dimanche 4 octobre 2009

Fallin' for you


Après un mois passé ici, je n'ai toujours rien posté, shame on me. Alors pour me donner bonne conscience, et aussi parce que Mon dandy cowboy m'a un peu menacé de multiples tortures si rien n'était fait avant la fin du week-end, je prends enfin mon courage à deux, mon vocabulaire et mes velléités écrivaillones.


Alors, alors, alors, que dire, comment retranscrire ce que je ressens ici? A part les éternelles banalités que vous trouverez sur dix milles autre blougs d'étudiants à l'étranger: les gens sont géniaux ici, super ambiance, la vie sur le campus a plein d'avantages, les paysages sont magnifiques, le temps s'écoule dans les deux extrêmes à la fois rapidement et lentement.. Et puis, et puis...


En un mois, l'automne s'est installé, les feuilles ont déjà viré de couleur, et c'est magnifique de se promener au bord du lac à vélo en admirant les multiples dégradés, le tapis de couleur, tout ça, la poésie de l'instant et que tu n'arriveras pas à exprimer malgré tout. Et je me sens perdue, entre deux langues, le français qui s'étiole et un anglais qui devient plus automatique, bonjour, je speak franglish now.


On verra si je reviens plus tard améliorer ce billet, mais je tombe de sommeil, ne sais plus écrire, ma suède c'est tea time at every moment, en espérant désespéremment avoir un canapé dans mon salon et un coin de cheminé.

mercredi 19 août 2009

Cause I love to lay here lazy.


"Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J'irai sur les chemins"

Boris Vian, Le Déserteur*


N-2 ; J-1

Pêle-mêle plusieurs impressions. Déjà, si peu, seulement, enfin, z'êtes sûr de vous là, pour dix mois dîtes vous, mais encore, et le temps de tout faire, planifier planifier, voyager, aimer, rire, les exilés ici ou là, leurs visites, les autres, la peur, l'hiver, la vie en poncif d'une Auberge Espagnole trop de fois vécue depuis, habiter là, être vivant(e), rencontres, la solitude, expériences, la Russie, les northern lights aussi vous pensez, oui?

Suède, Suède, Suède.

Bagages entassés dans une pièce voisine, et tout autour, des murs familiers de huit ans, le réconfort des livres abandonnés, le dur choix des bons ouvrages pour cette "année de mobilité", alors mobilisons-nous, déterminons.

Suède, Suède, Suède.

Depuis la fin du mois de mai, je vivais mon été dans l'attente du départ. Rien n'était plus doux que de penser "Dans deux mois, dans un mois, dans dix jours, dans une semaine, je pars pour la Suède".

C'est arrivé.

J'avais oublié à quel point les départs avaient un avant-goût de Marche turque. Les prochains billets seront parfumés au hareng, c'en est fini des "Saveurs du Sud, bienvenue en Roussillon".

Regardez, je vais dans la ville pointée rouge.

jeudi 6 août 2009

My heart is real.


"Ce ciel du Midi ne correspond qu'à un seul état d'âme, qui est la joie. D'ici, le Nord semble en exil."


Hyppolyte Taine, Le voyage aux Pyrénées.

Après Paris et avant la Suède, de brèves retrouvailles avec Toulouse. Sous le ciel bleu et sans nuages du Midi, dans une chaleur étouffante à en regretter le bord de mer perpignaniais, le long de rues qui semblent vidées de leur population, je goûtais le bonheur parfait. J'aime Toulouse. Désespérément. Profondément. Viscéralement. Breathlessly.


Envrac.


J'aime entendre le carillon de Saint-Sernin, suivre les méandres des rues d'Arnaud-Bernard, me poster face au Capitole sur les signes du zodiaque de cette croix occitane comme la nuit de Dancer in the dark, les briques, la vue sur le dôme de la Grave depuis le Bazacle en allant au karaté à la Manufacture des Tabacs, le quartier St-Georges et le rappel d'un Barak Obama is a white man, faire une escale au Flower's Café, les bords de la Garonne, longer le chemin de halage du canal de Brienne, ne rien comprendre aux Veloose, "Prochaine station, Jean Jaurès, correspondance ligne A", traverser la passerelle qui mène à mon appartement avec Lu', rester devant la vitrine des Filles à la Vanille, l'ouverture de la médiathèque le dimanche à partir de 14h, les glaces de la rue du Taur en pleine révision, le rush à Périgord, le calme de la Gariguette, les empanadas du Caminito, Ombres Blanches, les repas chez Lucille, le verglas les jours de partiel, How to fuck a TV, le son du Gadulka, écouter Saez au jardin d'Embarthe, le pichet de sangria à la Bodégua, 3€90 à l'UGC ou au Gaumont, le thé chez Matthieu, le palmier des Jacobins, Kafka-Cabaret au Sorano, rouler de nuit sur Alsace-Loraine, l'hôtel d'Assézat, "On s'fait un thé/pim's?", passer deux heures à hésiter devant les cahiers de La Mucca, les quais de la Daurade et la promenade Henri Martin, boire un verre à St-Pierre, déambuler dans les rues endormies, assister à un concert de l'Orchestre National du Capitole dirigé par Tugan Sokhiev à la Halle aux Grains, manger Mak Thaï dans les jardins St-Raymond, et même, même les locaux de L'Institut d'Etudes Politiques...


Les rues étaient vides de V., L., H., M., M., L., L., déjà sous des horizons plus ou moins exotiques. A mon tour, dans moins de dix jours. Impatience. Bernadotte, tiens-toi à carreau, je viens te conquérir!

vendredi 26 juin 2009

In a dream I was a werewolf.



RODION - La route devant moi. Je sens la route, immense, démesurée, qui me tend les bras et qui m'attire comme l'eau des lèvres sèches. Immense, ouverte, sans ciel et sans horizon, vide, large, vide et aspirante.


in Procès ivre de Bernard-Marie Koltès


L'aventure parisienne s'achève, bien trop rapidement, sur fond de blues mélancolico-alcoolique et un nouveau flou dans mes en-vies. Je réalise encore tout trop tard, mais que m'importe désormais? De retour, comme jamais, "Coeur léger coeur changeant coeur lourd Le temps de rêver est bien court".

J'ai du mal à raconter ma vie, ne sachant par où commencer, finir ou continuer. Dans un mois, je me lance dans un Inconnu pour un an. Si vous saviez à quel point il me tarde, ce besoin de redonner une impulsion à mon existence. Le temps a filé, beaucoup sont déjà partis, installés, photographes et épistoliers des temps modernes, vivant dans une autre langue, vivant, trop humains, sans artifices.

Je veux croire à nouveau, mais je n'ose pas. Avancer au hasard. J'aurai au moins renoué avec l'Art & je constate à quel point je n'avais jamais eu un regard réellement observateur. Je redécouvre plein de choses et j'embrasse les ombres.